Après plus de 80 représentations du « Mystère du journalisme jaune », j’ai souhaité proposer une nouvelle forme: un « atelier-conf gesticulée-débat ». 

Comme toute conférence gesticulée, « Le mystère du journalisme jaune » se veut un outil d’éducation populaire. Il n’empêche : cela reste un spectacle – que j’adore jouer, du reste ! Et le fait d’y adjoindre – parfois ! – un atelier « post conf » ne change rien à l’affaire : le conférencier – moi, en l’occurrence – reste, face aux participant.e.s à cet atelier, dans la position de « celui qui sait »… Et cela même si nous tentons de le faire de façon modeste, en revendiquant seulement ce que notre expérience personnelle – ce qu’on appelle nos « savoirs chauds » – nous a permis de comprendre et de transmettre sur le sujet de notre conf.

J’ai donc eu envie de renverser les choses. Sur mon sujet de prédilection – la critique des médias et du journalisme –, plutôt que de partir uniquement de ma propre expérience, s’appuyer d’abord sur ce que vivent le public, les citoyens, vous… sur le plan de la désinformation et de la maltraitance médiatique.

D’où la nouvelle forme que je souhaite donner à mon travail : un « atelier-conf gesticulée-débat » sur la critique des médias.

De quoi s’agit-il ?

1. D’abord, d’environ deux heures de travail en atelier. Où nous échangerons à partir de ce que chacun.e d’entre vous a vécu et vit encore dans sa relation avec les médias. En partant de cette consigne : « Racontez un exemple de désinformation et/ou de maltraitance médiatique dont vous avez été victime ou témoin. » Nous choisirons ensemble les histoires qui nous semblent les plus significatives. Si cela semble possible et si nous en avons le temps, nous improviserons une scénette théâtrale à partir de chacune de ces histoires. À défaut, nous les conserverons sous forme de simples récits.

2. Viendra ensuite le temps du « spectacle ». Nous le démarrerons soit avec les récits, soit avec les scénettes issues de notre travail d’atelier. S’il s’agit de scènes, sur chacune d’elles, nous proposerons au public de « faire forum », selon la méthodologie du Théâtre de l’Opprimé : le public sera invité à venir sur scène pour remplacer un personnage et tenter, à sa place, de résister et de trouver une issue positive face à la désinformation et/ou la maltraitance médiatique dont il est victime.

Après cette « introduction au spectacle », je jouerai ma conférence gesticulée, en essayant de mettre l’accent sur les parties qui semblent le plus en phase avec les problématiques traitées dans les scénettes ou les récits.

Ainsi pourra s’organiser le débat entre :

  • les exemples de maltraitance issus du travail en atelier et mis en scène ;
  • les pistes et solutions proposées par les spectateurs en faisant forum sur ces scènes ;
  • les analyses et alternatives apportées à partir de ma propre expérience.

Cette nouvelle forme a été inaugurée à Toulouse, dans le cadre du festival « Le vent se lève », le samedi 19 mai à 14h (atelier), puis 16h30 (spectacle). En voici un premier bilan.